Désaccoutumance
En 2015, l'enquête CoRolAR a documenté avec précision la thématique de la désaccoutumance. Sur la base de ces données, moins d'un quart des fumeurs/ses quotidiens/nes avaient essayé d'arrêter de fumer au cours des 12 mois précédents (22.3%), tandis que près de trois fumeurs/ses quotidiens/nes sur cinq (60.1%) et plus d'un tiers des fumeurs/ses occasionnels/les (37.2%) rapportaient souhaiter arrêter de fumer (voir tableau ci-dessous: CoRolAR - Tentative(s) d'arrêt de consommation de tabac au cours des 12 derniers mois et souhait d'arrêt de consommation, selon le statut de consommation (2015)). Chez les fumeurs/ses quotidiens/nes, cette part était plus élevée en Suisse italienne (Tableau) et parmi les personnes de 35-44 ans (Tableau).
CoRolAR - Souhait et tentative(s) d'arrêter de fumer, selon le statut de consommation (2015)
Fumeurs/ses | ||
quotidiens/nes | occasionnels/les | |
% | % | |
Souhait d'arrêt | 60.1 | 37.2 |
n (pondéré) | 775 | 363 |
n (non-pondéré) | 720 | 375 |
Tentative(s) d'arrêt dans les 12 derniers mois | 22.3 | 27.7 |
n (pondéré) | 809 | 373 |
n (non-pondéré) | 748 | 383 |
Questions: | "Aimeriez-vous arrêter de fumer ?" et "Avez-vous essayé sérieusement d'arrêter de fumer pendant les 12 derniers mois?" |
Notes: | Pourcentages calculés sur la base des n pondérés; questions distinctes. |
Source: | Kuendig, Notari et al. (2016) |
Sur la base d'une typologie distinguant six types de fumeurs/ses en fonction de leur disposition à cesser de fumer, les données CoRolAR révèlent qu'en 2015, 11.9% des fumeurs/ses quotidiens/nes pouvaient être considérés comme étant en phase de préparation à l'arrêt (planifient un arrêt à 30 jours) et 36.8% en phase de déni - ne pensent pas arrêter (voir figure ci-dessous: CoRolAR - Disposition des fumeurs/ses quotidiens/nes à cesser de fumer, au total, par sexe, par région linguistique, et par âge (2015)). La part de fumeurs/ses quotidiens/nes en phase de déni ou d'ambivalence - ne sachant pas si ils/elles souhaitent arrêter - était quasi identique entre les hommes et les femmes et sensiblement plus élevée en Suisse alémanique et en Suisse romande par rapport à la Suisse italienne. La part de fumeurs/ses en phase de préparation (à 30 jours) était quant à elle sensiblement supérieure entre 25 et 44 ans.
Quant aux fumeurs/ses occasionnels/les, 17.3% étaient en phase de préparation et 54.5% en phase de déni (cette proportion étant clairement supérieure à celle enregistrée chez les fumeurs/ses quotidiens/nes, pour rappel : 36.8%; Figure).
CoRolAR - Disposition des fumeurs/ses quotidiens/nes à cesser de fumer, par sexe, région linguistique et âge (2015)
Notes: | Le faible nombre de répondants dans certains sous-groupes de population, et notamment en Suisse italienne ou dans les différents groupes d’âge, implique une distance critique particulière lors de l’interprétation des chiffres présentés ici. |
Source: | Kuendig, Notari et al. (2016) |
Les données collectées entre 2001 et 2010 dans le cadre du Monitorage sur le tabac Suisse montrent une augmentation du nombre de personnes souhaitant arrêter de fumer et/ou planifiant d'arrêter dans les 6 mois jusqu'en 2005 et une tendance à la baisse ensuite (Figure).
Sur la base des données collectées depuis 2011 dans le cadre de l'enquête CoRolAR, on observe une augmentation relativement régulière de la part de fumeurs/ses souhaitant arrêter de fumer, que ce soit parmi les fumeurs/ses quotidiens/nes ou parmi les occasionnels/les
Tentatives d'arrêt abouties: contexte et méthodes employées
Les données CoRolAR 2015 révèlent que parmi les ex-fumeurs/ses, les raisons évoquées pour avoir arrêté de fumer tenaient principalement à des perspectives de « santé », soit « pour prévenir des maladies » (31.9%) et/ou après avoir pris « conscience des conséquences du tabac sur la santé » (15.1%; Kuendig et al., 2016). Un peu moins de la moitié des ex-fumeurs/ses avaient dû s'y prendre à plus d'une reprise avant de parvenir à arrêter (un niveau de consommation plus élevé avant l'arrêt semblant être associé avec un nombre plus élevé de tentatives infructueuses; Tableau).
Finalement, une large majorité des ex-fumeurs/ses quotidiens/nes soutenaient n'avoir bénéficié d'aucune aide particulière à la désaccoutumance pour arrêter (les chewing-gums à la nicotine, avec 3.9%, étant l'aide la plus fréquemment mentionnée sur l'ensemble des ex-fumeurs/ses quotidiens/nes, Kuendig et al., 2016).
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