Comportement d'injection
Un des comportements à risque le plus étudié chez les utilisateurs d'héroïne et cocaïne est le comportement d'injection, en raison des risques de contracter des maladies infectieuses telles que l'hépatite C et le VIH/SIDA, ainsi que le risque d'overdoses.
Les centres à bas seuil proposent aux personnes vivant dans des situations de précarité et d'exclusion sociale (notamment les utilisateurs de drogues) des prestations sanitaires et sociales, dans une perspective de réduction des risques et des dommages physiques, psychiques et sociaux.
Répétée pour la sixième fois en 2011 dans les structures à bas seuil de Suisse, l'enquête Structures à Bas Seuil (SBS) révélait qu'en 2011 un peu plus des deux tiers des usagers de ces centres avaient déjà pris de la drogue par injection dans leur vie (70.2%). En continuelle baisse, cette proportion s'élevait entre 1993 et 2000 à près de 90% (Tableau). Concernant spécifiquement les comportements d'injection, les résultats de l'enquête SBS ne distinguent pas les usagers de cocaïne et d'héroïne. Les données relatives aux utilisateurs de drogues dites « dures » (héroïne et/ou cocaïne) sont rassemblées pour être traitées globalement.
Parmi les usagers des SBS ayant déjà pris de la drogue par injection au cours de leur vie, on observe une diminution de la pratique de l'injection au cours des dernières années. La proportion de personnes ayant commencé à s'injecter des drogues au cours des deux dernières années a ainsi fortement diminué au fil des enquêtes (21.9% en 1993 à 7.0% en 2011), de même que la proportion de répondants s'étant injectés au cours des 6 derniers mois (95.1% en 1993 et 74.2% en 2006) ou lors du dernier mois (68.1% en 2006 et 52.5% en 2011; Tableau).
Finalement, la proportion d'injecteurs ayant déclaré s'être déjà injectés avec une seringue (ou aiguille) usagée au cours des 6 derniers mois a diminué entre 1993 et 2006 (Tableau), ce qui peut être mis en lien avec les mesures de réduction des risques introduites durant cette période. Une diminution peut être également constatée entre 2006 et 2011 chez les injecteurs ayant présenté ce même comportement à risque au cours du mois précédent l'enquête.
Le monitorage act-info offre une estimation de la proportion de personnes en traitement pour un problème de cocaïne qui indiquaient s'être injectés des drogues durant les six resp. douze mois précédant leur admission (Figure). Cette proportion a été divisée par plus de deux depuis 2004.
Entre 2004 et 2012, environ une personne sur cinq avait déclaré avoir échangé du matériel d'injection au cours des 6 derniers mois. À noter que les données varient de manière considérable selon les années (Tableau). En 2017, environ 12% des personnes s'étant injecté des drogues dans les 12 derniers mois ont déclaré avoir échangé du matériel d'injection.
Il faut toutefois noter que le nombre de personnes qui ont répondu aux questions liées au comportement d'injection et plus particulièrement à l'échange de matériel est très faible. Les résultats doivent donc être considérés comme indicateurs approximatifs, mais en aucun cas comme un recensement exhaustif des modes de consommations à risque. En outre, le format du questionnaire a subi d'importants changements en 2013. Par conséquent, la comparabilité avec les années précédentes n'est plus assurée.
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