Evolution au cours du temps

Les données de l'ESS suggèrent que l'ecstasy est une substance peu répandue au sein de la population générale. La prévalence à vie de l'usage d'ecstasy est faible et l'usage actuel est presque inexistant (Tableau). Par ailleurs, il n'est pas encore possible de suivre l'évolution de l'usage actuel, les questions concernant cette substance ayant été modifiées lors de l'enquête ESS en 2012.

S'agissant d'une substance relativement récente, un phénomène de cumul est probable pour ce qui est de la prévalence à vie. En effet, la proportion de personnes déclarant avoir fait usage d'ecstasy au cours de leur vie devrait augmenter logiquement d'une vague d'étude à l'autre puisque les expériences signalées par la première cohorte touchée devraient encore apparaître lors d'enquêtes ultérieures et s'ajouter à celles des nouvelles cohortes. Cette augmentation est marquée auprès des personnes âgées de 15 à 39 ans (1997: 2.2%, 2002: 2.2%, 2007: 3.6%, 2012: 5.1%; voir tableau ci-dessous, ESS - Prévalence à vie de l'usage d'ecstasy, par âge (1997-2012)).

L'analyse par région linguistique montre des proportions légèrement supérieures en Suisse romande qu'en Suisse alémanique et en Suisse italienne (Tableau). Les hommes (Tableau) sont proportionnellement plus nombreux que les femmes (Tableau) à déclarer avoir fait usage d'ecstasy, quelle que soit l'année d'étude.

Il faut toutefois garder à l'esprit qu'il est difficile de chiffrer de manière fiable la proportion d'usagers de substances illégales dans la population avec une enquête téléphonique telle que l'ESS. Il est en effet probable qu'un tel mode d'enquête puisse induire un biais de désirabilité sociale, incitant les répondants à donner des réponses socialement valorisées et attendues et ainsi à ne pas déclarer un usage de produits illicites ou à en cacher l'étendue. Par conséquent, il est probable que la proportion réelle d'usagers d'ecstasy et les fréquences réelles d'usage soient sous-évaluées dans les résultats présentés ici.